La grimpe d’arbre (encordée) pour débutante

…………. La grimpe d’arbre, de la peur à la joie ! …………
En respectant les règles, cette activité est sûre. Sinon elle est dangereuse voir mortelle car on peut tomber de haut.
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Ce texte cherche à prévenir les risques. Il incite à rechercher les bonnes ressources avant d’agir. Survoler des yeux ce texte et ensuite grimper en croyant avoir compris peut être dangereux et n’est pas de notre responsabilité.
Il convient de se former sérieusement, si possible auprès d’organismes agréés. L’expérience nous a fait croiser quelques rares personnes préférant ne pas écouter, ne pas s’attacher ou lancer à proximité d’un fil électrique. Mais la plupart des gens sont très soucieux de leur sécurité, de celle des autres et de respecter les arbres et la nature. Ce texte se veut une aide pour ces personnes là, surtout lorsqu’elles se retrouvent face à une difficulté, ou une peur. Un texte pour débutante, mais aussi pour les confirmées qui reprennent, afin de leur rappeler le long cheminement de la maîtrise. Reprendre seule est possible. A plusieures c’est mieux !
Une débutante peut tout de suite grimper à la cîme d’un arbre, encadrée selon les règles de l’art. Mais seule, la débutante peut aussi progressivement, en plusieurs semaines, mois ou années, aller vers l’autonomie vers les cîmes, en passant les étapes convenablement.
Pour grimper encordée, un arbre suffit ! Grimper le même arbre est une bonne chose pour commencer (ou recommencer).
Petit détail : on doit avoir l’autorisation de la propriétaire de l’arbre !
Apprendre la théorie :
Pour débuter, il vaut mieux apprendre auprès de personnes habilitées, car rien ne vaut l’expérience et la pédagogie de ceux qui se consacrent à enseigner cette activité dans les arbres.
Il existe des personnes diplômées, les Encadrant à la Grimpe d’Arbre (EGA) dont les coordonnées se trouvent sur internet et qui vendent ce type de cours, dans toutes les régions de France.
Mais il est possible d’apprendre seule ou en club.
Il y a aussi des ressources pour compléter ces enseignements, ou pour s’initier avant de démarrer seule ou en petit groupe. Des livres, des vidéos, des articles en ligne.
En français le « Mémento de l’Arboriste » volume 1 regroupe toutes les techniques utiles et les risques et règles à connaître.
En anglais le site et les documents de Peter et Patty Jenkins, sur Treeclimbing.com est parfaitement adapté à la grimpe de loisir, même en démarrant seule.
Et pour mieux connaître les arbres, le petit livre “L’arbre, au-delà des idées reçues” de Christophe Drenou est une référence solide reconnue, très facile à lire, à comprendre et c’est du plus haut niveau.
Apprendre par la pratique :
Seul.e ? A plusieurs ?
Si en élagage être seul n’est pas recommandé car cette activité est très dangereuse (arbres malades, morts, fatigue, météo, pression de la cliente ou de la patronne, tronçonneuse, habits anticoupures), en revanche l’activité de loisir dans les règles de l’art est très sûre. Un sifflet à portée de main, accroché à son casque par exemple peut rassurer, si on a fait tout tomber au sol. Mais il est possible de parer à toute maladresse en laissant toujours son matériel accroché à soi, même lorsqu’on transfère ses cordes et longes en alternance.
A plusieurs, il faut veiller les unes sur les autres et respecter les consignes du groupe (par exemple le choix de mettre un casque, de toujours rester accrochée). La bienveillance demande de prendre soin des plus faibles. Cette activité attire quelques casse-cou qui ne prennent pas soin de leur sécurité ou de celle des autres. C’est le problème principal de cette activité : mieux vaut poser un filtre afin de pouvoir exclure quelqu’une ou de n’inviter que des personnes correctes. C’est très difficile de dire non, et encore plus à une personne de trop sûre d’elle, même devant le danger : pourquoi elle ferrait alors attention à ce qui n’est pas dangereux, une demande verbale ? Ce filtre peut être une décharge, une adhésion à un règlement.
A plusieurs, c’est difficile aussi de rester concentrée, de ne pas suivre des injonctions des autres. Il faut apprendre à se concentrer envers et contre le groupe. Être à plusieurs est aussi bien plus stimulant et amusant.
Les nœuds :
Pour débuter, un bout de corde d’au moins un mètre permet déjà de s’exercer à faire les nœuds utiles.
En premier, ces quatre nœuds : nœud d’arrêt simple, nœud de 8, nœud de double pêcheur, nœud de prussik.
Puis dans un deuxième temps, les nœuds de cabestan, de chaise, nœuds de huit autour d’un support, papillon et nœud de magicien.
Ça fait déjà neuf nœuds.
Ensuite il y a encore des dizaines de nœuds à connaître.
On peut aussi faire tous les exercices au sol qui faciliteront les grimpes. Tous les sports en fait. Avoir un corps tonique facilite l’ascension et rend les contraintes du baudrier moins douloureuses ou gênantes.
Le petit sac
Au sol, il y a le travail du lancer de petit sac. Apprendre à faire le nœud d’ancre, (c’est le dixième nœud !) à le défaire, à viser, à ne pas emmêler la ficelle dans les branches, emportée par l’élan du petit sac. Par soucis écologique, les débutantes seules ont intérêt à travailler avec du matériel biodégradable. Une chaussette orpheline en coton, remplie de sable ou de terre, attachée à une ficelle de chanvre ou de coton de 15 m de long est une excellente option. Le casque ne devrait pas être une option, surtout à plusieures. Un casque à vélo est déjà un gros plus.
La débutante va perdre un grand nombre de fois son sac dans les branches, et n’aura pas encore le niveau pour aller le récupérer. La nature et son porte monnaie apprécieront le choix d’utiliser du biodégradable. Il ne doit y avoir aucun fil électrique, ou de réseaux, de carreaux de verre, de choses fragiles, de personnes, dans un rayon de 50 mètres. Avec beaucoup de force, augmenter cette distance en conséquence (on lance à 25 mètre maximum en général).
Grimper en autonomie :
Il faut rester à un niveau où on est :
Sûre de son ancrage :
Avant d’améliorer ses connaissances des arbres, on peut utiliser la situation la plus sûre : passer sa corde sur une branche vivante de plus de 15 cm de diamètre, au plus près du tronc (moins de 5 cm) sur une branche qui monte vers le ciel.
Comment savoir si cette branche est vivante ? L’été, elle a des feuilles vertes. L’hiver on ne peut pas savoir. Néanmoins, on peut apprendre à reconnaître les derniers rameaux porteurs de bourgeons, plus frêles et plus nombreux, et éliminer les branches qui n’en comportent plus : elles sont certainement mortes.
Plus tard, petit à petit, on apprendra les différentes résistances du bois en fonction de l’âge de la branche, de la saison, de l’espèce, de l’âge de l’arbre, de sa position au nord ou au sud, du climat, de son niveau dans l’arbre, de son angle par rapport au support, de son angle par rapport à la force exercée, de son type d’insertion, de la santé de l’arbre, de sa distance du tronc.
Sûre de son matériel :
On commence avec peu de matériel, mais dont on connaît l’histoire, et normé pour l’usage.
On se réfère soit à une personne qualifiée, soit à un magasin spécialisé. Ça ne s’improvise absolument pas, et comprendre l’ensemble des critères pour déterminer les propriétés d’un outil et ses usages possibles est un long apprentissage hors de portée de la débutante, même après avoir tout lu. En effet, il faut en comprendre les principes, les différentes lois physiques, l’historique des prédécesseurs, et les usages réels difficilement imaginables par la débutante, ce qui prend des années.
Un kit complet de qualité neuf et normé coûte en février 2025 entre 183 et 2000 euros, selon le confort. Voici un exemple américain, pour s’en inspirer et trouver les équivalences en France.
Pour le budget minimum : le protège branche (il en faut toujours un, ou une fausse fourche ou être en SRT : 20 euros), le harnais Urban II (106 euros), 30 m (25 +5) de corde Contract (49 euros) et 5×1,5 m de cordelette à prussik (8 euros). Une ficelle et une chaussette orpheline pour le petit sac. Ca fait 183 euros. Avec quatre mousqueton o light 3 (63 euros) et le mémento de l’arboriste (46 euros) : 295 euros.
Ce minimum n’étant pas très confortable (la Contract est raide et fine en main) et vu le prix des articles, si on peut, il faut acheter des composants qu’on voudra garder. Le harnais doit convenir au mieux (entre 106 et 800 euros), la corde peut être de 20m mais de qualité (entre 60 et 150 euros). On arrive alors à un kit de 600 euros pour du matériel confortable, et en y prenant goût on complètera inévitablement son arsenal. Une longe, des mousquetons, des poulies, des chaussures, une corde plus longue. On pourra chercher alors le gadget topissime qui remplacera la pratique : il n’existe pas.
Sûre de sa technique :
Exactement comme pour le matériel, on se réfère à une personne qualifiée, ou alors on prend le temps d’assimiler les étapes pas à pas d’une seule technique, obtenues d’une source sûre, et on s’y exerce plusieurs fois avant de l’utiliser dans un arbre. On doit tester ses capacités à maîtriser une nouvelle technique au sol, dans son ensemble et en détail avant de l’utiliser en hauteur. Ensuite on la teste à un mètre, dans tous ses aspects, dont la descente. Puis, surtout si on est seule, avant le houppier. En effet, le houppier offre des difficultés supplémentaires, qu’il convient de tenir éloignées des premières familiarisations.
Il faudra plusieurs séances avant de passer au branches, afin de commencer à gérer le choix de cheminements une fois que la technique de son matériel est bien maîtrisée. Pour apprendre les difficultés liées au choix du chemin dans les branches, l’idéal est de redescendre par où on est montée, en suivant la corde qui nous suit. L’idéal est de trouver un arbre facile aux branches basses et rapprochées. Ça permettra d’avoir assez de corde pour descendre en cas d’erreur.
Une fois que le cheminement est maîtrisé, c’est-à-dire qu’on comprend par où passer pour ne pas s’emmêler dans sa corde ou éviter de ne plus avoir assez de corde pour atteindre le sol, on peut dépasser les premières branches.
Après la phase de débutante, il y aura ensuite de nombreuses étapes :
- choisir le point d’ancrage en fonction de l’accès au premier appui, de l’ascension ultérieure, de la descente et de la récupération du matériel en fin de séance.
- accéder à la cîme en grimpant au-delà du premier ancrage, en utilisant une alternance de deux cordes et deux systèmes avec sa corde de grippe et sa longe de maintien qui peut être utilisée comme deuxième corde de grimpe. Il faut penser à la descente : la corde d’accès devient une corde de descente, et elle doit arriver jusqu’au sol.
- se déplacer latéralement, ce qui demande beaucoup de connaissances théoriques et de pratique pour bien avancer
- installer du matériel (hamac, pont de singe…)
Quel système utiliser ?
La manière la plus basique est de grimper sur une corde (qui coulisse ou non sur le point d’ancrage), avec deux boucles de textiles (sangle ou corde) reliées à la corde de grimpe par chacune un nœud autobloquant, le prussik. C’est le système le moins cher, et qu’on peut facilement avoir. C’est bien de le connaître si on veut gagner en autonomie et en polyvalence dans de nombreuses situations.
Il est possible d’utiliser un système plus complexe, mécanique ou mixte avec une poulie ou une mécanique et un nœud autobloquant. Alors il faut d’abord apprivoiser un seul système et le maîtriser, plutôt que de tout tester et ne rien maîtriser. Peu importe le système choisi, ils se valent tous à peu près, et les différences sont assez minimes, surtout pour une débutante. La grande différence, c’est l’habitude ou non du système utilisé. Et toujours, la pratique, l’entraînement.
Il y a quelques systèmes dont le Freexion ou le Rope Wrench qui permettent d’utiliser toutes les méthodes selon le besoin du moment, comme de passer de SRT à DRT en cours de grimpe. Ça peut être un choix pour débuter, mais il faut maîtriser les méthodes une par une avant de les utiliser en hauteur. Ces systèmes utilisant un nœud autobloquant, il est nécessaire de se familiariser avec les comportements du nœud autobloquant seul avant de l’associer avec une poulie ou un frein.
Pour apprendre ces systèmes, on se réfère aux livres et site cités, ou à des personnes diplômées.
Sûre de sa limpidité d’esprit et de ses forces :
La hauteur, la nouveauté, le danger, font que l’esprit peut s’embrouiller assez vite, assez fort, et même se crisper et se paralyser dans la panique.
Si on est seule, apprivoiser chaque palier sans rentrer dans la phase de peur est indispensable. La peur disparaîtra toujours avec les expériences positives accumulées et progressives. On ne rentrera pas dans la peur, mais on se contentera de seulement ressentir juste un peu d’appréhension à chaque nouveau pas, et attendre qu’elle se dissipe avant de passer au suivant, cela évitera de se tétaniser dans de fâcheuses situations.
Physiquement, il faut aussi user d’une grande prudence, car il existe un malaise nommé le syndrome du harnais, qui démarre par un léger malaise, pouvant ressembler à des symptômes de peurs, mais qui débouche sur une perte de connaissance. C’est dû à la contrainte du harnais sur le système vasculaire et ou nerveux, surtout en situations statiques. Ne pas être en état de peur permet de mieux ressentir son état physique et de le gérer comme il se doit : redescendre.
La peur, les gênes dues au harnais, aux cordes, sur les mains diminueront avec la pratique, et c’est la régularité, l’écoute de son ressenti et écourter les séances qui permettront de progresser sans se mettre en difficulté.
L’idéal est au moins une fois par semaine. Au delà de deux mois sans grimpe, les pertes de repères, de forces et d’habitudes font régresser. Même les professionnelles.

Les risques :
- tomber en oubliant de s’attacher, ou mal s’attacher (nœud, système, etc) par excès de confiance, étourderie, ou événement inattendu
- tomber avec l’arbre mort et pourri ou avec son point d’ancrage trop faible : en loisir on peut choisir son arbre, et son point d’ancrage donc pas d’excuse, il faut prendre un arbre sain et un point d’ancrage sûr.
- recevoir sur la tête, une branche, un petit sac, le mousqueton de sa longe ou de sa corde qu’on lance, une coéquipière, son matériel qu’elle laisse tomber
- se cogner en ripant de son appui
- laisser tomber du matériel dont on a besoin pour redescendre
- coincer hors de portée son matériel dont on a besoin pour redescendre
- la tétanie de peur
- le syndrome du harnais
- les personnes mal intentionnées (tout existe)
- les personnes bien intentionnées, mais poussant à se surpasser ou à ignorer ses indispensables, à aller plus vite (l’effet de groupe ou la compétition, l’émulation peut diminuer la concentration).
- les venins, attaques d’animaux, plantes ou animaux allergisantes ou toxiques
- s’accrocher ou se pendre avec son matériel
- descendre du mauvais côté d’une branche (il faut aller côté de son bout de corde qui va au sol)
- ne pas ressentir la peur (il existe des personnes entraînées à la nier) et ne plus avoir aucune limite.

Les bienfaits :
- activité procurant un profond bien-être
- seule ou en groupe
- tous les âges ensembles
- tous les niveaux ensembles
- avec ou sans compétition
- activité physique adaptable, douce et très complète…ou de très haut niveau et très rapide
- apprentissage de la nature
- plein air
- responsabilisation forte
- découverte de soi
- apprentissage de la progression
- de jour ou de nuit
- partout dans le monde
- en ville ou à la campagne
Conclusion :
Il n’y a pas un niveau à atteindre, chacune est là où elle en est, telle qu’elle est. Chaque apprentissage, chaque moment de pratique fait avancer. Il faut cultiver l’humilité et ne pas aller trop vite : la progression et le travail peuvent faire atteindre vos buts sans risques.
Ces six pages renvoient à lire les centaines de pages des trois livres et site recommandés :
–Le mémento de l’Arboriste volume 1, collectif, Naturalia Publication
–L’arbre, au delà des idées reçues, Christophe Drenou, CNPF
–Tree Climber Internationnal, (TCI), l’organisation de Peter et Patty Jenkins, en anglais mais aujourd’hui on peut tout traduire en ligne !
Bonne lecture et surtout pratiquez, amusez vous, partagez, et ne laissez pas de traces.

Ce texte est écrit au féminin, par jeu. Au départ c’était « La grimpe d’arbre pour Dames ». Dans les Hauts-de-Seine ou dans la Nièvre, vous pouvez nous contacter pour une initiation ou plus.