Réserve du Corvol, compte rendu de la réunion entre habitants (et réponses du SMYB): une réserve, mais pas de barbelés !
REMERCIEMENTS
Nous remercions chaleureusement Michèle Lelong, la Maire de Chevannes-Changy qui s’est impliquée pour organiser la réunion et sa communication rapide à tous les habitants de la commune et aux communes de l’ex-SIAVBA (syndicat intercommunal du Beuvron et ses afluents). D’autant plus chaleureusement que notre projet est né de l’échec à conserver l’étang pour lequel elle s’est battue, et auquel elle et ses adjoints tenaient énormément. C’est aussi elle qui a soutenu notre idée de réserve en nous demandant de rapidement prendre contact avec le SMYB (syndicat mixte Yonne-Beuvron) et présenter notre projet. Nous la remercions aussi pour le pot offert à la fin, grâce auquel des échanges au-delà des clivages ont pu avoir lieu.
Nous remercions aussi Priscillia Pinaud, du SMYB, qui est toujours disponible, précise et patiente pour toutes nos questions. Ses réponses à ce compte rendu sont copiées ci-après.
Nous remercions Florian Mirolo d’Actierra qui nous a reçu et répondu à toutes nos questions.
Nous remercions chaleureusement toutes les personnes qui ont participé à la réunion, en rendant cet échange utile, courtois et instructif.
RÉPONSE DU SMYB
17 avril 2024. Ces réponses sont faites à la volée et c’est lors d’une réunion qui sera organisée avant l’été que les informations seront données plus en lien avec les retours de l’étude. Il s’agit de réponses avant l’étape de la réflexion, donc rien n’est arrêté pour le moment. Priscillia Pinaud du SMYB et Florian Mirolo d’Actierra se montrent disponibles pour informer les habitants.
Il n’est pas prévu de mettre de barbelé sauf si la parcelle venait à devenir une pâture, pour protéger le cours d’eau du piétinement bovins.
Les 320 000 € représentent le montant estimatif de l’ensemble du projet à savoir l’étude, la maîtrise d’œuvre ainsi que les travaux (aménagements, documents administratifs, frais de notaire, bornage, géomètre, etc.). Ce montant reste approximatif puisque c’est un prévisionnel. De plus, il est important de préciser que les 320 000 € ne comprennent pas uniquement les travaux se situant dans l’emprise de l’étang mais également sur l’ensemble du linéaire allant de la départementale se situant à l’amont de l’étang jusqu’à la confluence du Canard avec l’Arthel, soit près de 2 km de cours d’eau. Ce montant comprend aussi le suivi à N+1, N+2, N+3, N+5 et N+10.
Plusieurs réunions sont prévues afin d’exposer à la population, l’état d’avancement de l’étude et de discuter autour de ce projet.
Il n’est pas prévu de retirer la digue. Seul l’ouvrage de l’étang sera effacé (moine hydraulique + déversoir de sécurité, la passerelle sera retirée le temps des travaux puis ré-installée et stabilisée afin de permettre aux habitants et visiteurs de pouvoir faire le tour de l’étang sans encombre).
Concernant le maintien ou la suppression du chemin le long de la route : nous pourrons en discuter lors de l’élaboration des scénarios. Cependant, il faudra prendre en compte les risques en lien avec la présence du talus routier.
Les aménagements de pêche peuvent être divers. Par exemple des trouées dans la végétation afin de faciliter l’accès aux quelques pêcheurs possédant une carte de pêche fédérale.
Des panneaux de communication seront posés autour de l’ancien étang pour justifier de l’utilisation d’argent public dans un tel projet. Ces panneaux pourront éventuellement être aidés financièrement par le département de la Nièvre (actuellement en discussion).
COMPTE-RENDU
La réunion du mardi 9 mars 24 s’est très bien déroulée, avec beaucoup d’attention et de dialogue respectueux de la part de l’ensemble des 35/40 personnes présentes, apportant des retours très raisonnables et utiles. Nous vous en remercions chaleureusement. Il y avait trois habitants de Grenois dont le Maire, et tous les autres étaient de Chevannes-Changy, bien que la municipalité ait communiqué avec toutes les communes de l’ex SIAVBA. Nos propos exposés lors de cette réunions sont ceux de l’article « Réserve de l’étang du Corvol ».
Trois points ressortent très franchement et font quasiment consensus :
- une réserve, oui
- mais surtout pas de barbelés !
- et que représentent ces 320 000 euros ? (ça sera expliqué par les parties du projet : Actierra et SMYB))
Les personnes comprenaient très bien les contraintes, nous ont remerciés de rendre les choses plus claires.
Nous avons pu exposer l’idée globale des projets :
- le nôtre qui est de faire une réserve,
- celui du SMYB qui est de restaurer le Canard.
Les personnes présentes étaient globalement favorables à une réserve,
- un tiers demande d’avoir d’une réserve pour la nature,
- un tiers favorable à défaut de ne pouvoir retrouver l’étang
- et un tiers ne s’exprimait pas.
Personne ne s’est opposé à la réserve.
Très fortement, les barbelés ne sont pas la bienvenue. Personne n’en veut, et cette demande est très très forte.
L’ensemble des présents souhaite garder la digue.
Le montant de 320 000 euros suscite beaucoup d’interrogations. Il y a sept à dix ans, un projet avait été initié pour l’étang avec une étude de 43 000 euros. Un dossier de l’époque nous a été présenté.
Un habitant, soucieux de la sécurité des circulations des piétons, nous a aussi remis l’article du JDC du 22-12-2014 “Avoir des étangs réguliers et bien gérés”
Les avis sont partagés concernant les Thuyas, moi je trouve qu’en ces temps d’urgence climatique, conserver les arbres est crucial et ils ont le mérite d’être là.
Ne pas garder le chemin qui longe la route : quelques approbations de tête. Personne n’a parlé et je ne sais pas comment interpréter ce silence. Cette idée m’avait été suggérée par plusieurs personnes avant la réunion. Elle me plait aussi, permettant d’agrandir la réserve en largeur et de diminuer les zones d’impacts des travaux sur le sol et la végétation existante là où il y en a le plus.
Les habitants présents ne demandaient ni pêche ni aménagements,
La pêche sur étang n’est plus possible sans étang, donc ce n’est plus utile de faire des aménagements de pêche sur étang. Les pêches sur rivières se font en marchant et pas sur un ponton ou posté au bord, ce sont deux pêches différentes, des pêcheurs différents aussi. L’absence de barbelés permettrait de laisser de rares pêcheurs en marchant passer. Et ce n’est pas sûr qu’ils aient l’idée de pêcher dans une réserve, tout comme les chasseurs ne veulent clairement pas chasser sur la réserve.
Les panneaux, bancs, etc. : il est clair pour tout le monde que ça fait déjà 40 ans qu’il y a des panneaux et du mobilier autour de l’étang et que c’est plutôt un échec. Ils ne sont pas entretenus, ni utilisés car ce n’est pas un lieu d’accueil touristique. (sauf pour une personne qui a dit “le SMIB fera de très belles choses : des espaces de pêche, des panneaux relatant l’histoire de la fin de l’étang, de beaux aménagements”). Un gros pincement au cœur pour Alain Villaret qui avait fait les dessins des panneaux.
Deux habitants demandent fortement une zone humide (et nous).
J’ai été un peu moquée quand j’ai dit être enthousiaste à l’idée de cette croisée entre les cigognes noires venant du sud et les saumons venant du nord (quand les franchissements seront levés). Ça parait tellement impossible en raison de la pollution, il n’y a même plus de truites…qu’on m’a rit au nez. Mais les saumons sont déjà à Paris, et les truites encore plus près ! Alors je les attends.
Quelqu’un a évoqué le fait de garder une trace de la pelle et du déversoir en les conservant, quelques personnes ont acquiescé. Bien plus nombreux sont ceux qui trouvent ça trop moche et/ou inutile, au point de venir à la fin pour nous dire ça. On a aussi entendu que le plaisir de la nature c’est d’oublier un peu les humains et leurs panneaux et aménagements. Et l’idée de réserve implique des choix compatibles.
Le sujet de la propriété foncière a été évoqué.
Nous avons expliqué que le foncier sera donné. Nous avons dit notre point de départ d’acheter cette parcelle pour la préserver. Nous sommes candidats pour un don bien sûr. Nous avons expliqué que ça peut aussi être une association de chasse ou de pêche comme pour la Druyes, le Conservatoire, la commune ou la communauté de communes.
Plusieurs personnes ont exprimé préférer que ce soit un bien collectif, et c’est normal. C’est d’ailleurs par respect pour cette possibilité très légitime que nous avons informé tout de suite nos contacts (équipe municipale, agriculteurs, groupe de marche de Chevannes-Changy) puis demandé un rendez-vous avec Village-villages et que nous avons organisé cette réunion.
Plusieurs personnes veulent que la mairie prenne ce projet.
Six conseillers dont la maire étaient présents, (pendant la réunion, ils ne se sont pas exprimés, comme convenu entre nous avant, afin que ça reste une réunion entre habitants). Concernant la demande d’un projet porté par la commune, ils ont plutôt émis des réserves :
- rappel que les informations sur le transfert de compétence et de foncier a été communiqué dans la newsletter du 18 mars,
- seule notre proposition a été faite, elle a un accueil favorable,
- pas assez de moyens financiers ni humains ni de volonté convergente au sein de l’équipe municipale pour porter seuls ce projet (certains d’entre eux préfèrent une prairie agricole ou un parcours sportif et d’autres restent sur l’idée d’étang).
Concernant les autres communes de l’ex-SIAVBA, seule la commune de Grenois est venue.
Le président des chasseurs était là et nous a dit qu’ils sont très intéressés par une réserve, mais ne peuvent actuellement pas s’impliquer au point de la porter et la créer.
Nous comprenons que le projet n’est pas adapté à une si petite commune avec peu de moyens humains et financiers, des désirs différents au sein du conseil municipal, ni aux chasseurs pour qui ce n’est pas le bon moment, ni à une communauté de commune absente. La réserve est peut-être trop petite pour être prise par le Conservatoire.
Nous maintenons notre candidature pour un projet de réserve naturelle pour lequel nous restons très motivés.
Rajout du 17/04/2023 : deux demandes de mare nous est parvenu.